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Être Digital Nomad et pratiquer le slowtourisme

Les Digital Nomad sont des personnes qui sont principalement en télétravail. Grâce à la souplesse géographique qu’offre le télétravail, nombreux sont ceux qui profitent de cette opportunité pour voyager. Antoine Demeestère travaille sur les modes de voyages durables du Digital Nomad, et s’oriente aussi sur la création d’un projet de co-living en bateau. Son objectif est de contribuer à changer les mentalités des modes de voyages des Digital Nomad. Comment réaliser des voyages éco-responsables quand on est digital nomad ? Le slowtourisme peut offrir des idées et des solutions pour réaliser des voyages moins impactants pour la planète !

🎧🌿 Pour écouter l’interview c’est à la fin de l’article ! 🌿🎧

Devenir un digital nomad éco-responsable

Qu’est-ce qu’un Digital Nomad ?

Un Digital Nomad, c’est quelqu’un qui va être indépendant par son travail. Un travail qui sera par exemple, comme les freelance, les blogueurs. Ce sont ceux qui travaillent exclusivement par internet. Donc ils ont une flexibilité totale sur leur agenda et sur leur liberté de mouvement.

Vers des voyages éco-responsables

Antoine Demeestère travaille pour Utopicus un espace de coworking à Barcelone

Dans cette communauté de digital nomad, il existe un certain nombre d’entre eux qui voyagent à outrance. On parle parfois de « boulimie du voyage ».
Peux-tu nous décrire ces modes de comportements dans cet univers du voyage-travail ? Quelle est la limite ?

C’est sûr c’est un point positif de pouvoir voyager autant que possible en tant que Digital Nomad. Or ce n’est pas durable de voyager sans limite. En effet, le transport est une des problématiques les plus importantes concernant le réchauffement climatique. Et prendre l’avion, le bateau toutes les semaines, pour aller d’un pays à un autre n’est pas durable. C’est un mode de vie agréable qu’il faut concevoir différemment.

Mais je pense qu’il faudrait recadrer ces comportements du voyage-travail vers d’autres schémas plus respectueux de l’environnement.

Vers un mode de déplacement respectueux de l’environnement

Modérer les déplacements par le slowtourisme

Travailleurs-voyageurs : vers un mode de déplacement respectueux de l’environnement ?
Quels seraient tes conseils en terme de déplacements, pour modérer ce rythme frénétique du « voyage – travail » ?

Il y a deux choses à prendre en compte. Comme on l’a déjà vu, il y a la question du transport. Donc les Digital Nomad devraient tenter de pouvoir réduire leur impact sur la planète. En s’orientant par exemple, vers quelque chose de plus local. En terme de déplacement, ils pourraient prendre un peu plus de temps pour se déplacer. Ne pas prendre l’avion pour un week-end, et apprendre à regarder plus autour de soi.

Aussi, ils peuvent choisir de voyager par des moyens plus doux : partage de voitures, partage de voiliers, l’auto-stop, le bateau-stop. Si cela « casse » la frénésie du voyage-travail, cela permet de faire un voyage complètement différent. Cela peut permettre la rencontre des populations locales en faisant du co-voiturage par exemple. S’ouvrir vers des perspectives de découvertes de nouvelles cultures, où dans ce cas là, l’avion ne le permet pas. Un voyage par avion limite cette possibilité là, car c’est un transport anonyme.

Le slowtourisme pour s’imprégner du pays

Je pense qu’en voyageant plus lentement, le slowtourisme permet de vraiment s’imprégner du pays dans lequel on voyage. Le slowtourisme est aussi un mode de voyage qui incite à consommer local, à consommer de saison. Aussi, c’est apprendre à mieux gérer ses déchets : apprendre à les garder sur soi pour se rendre compte de la consommation de déchets. En réduisant les produits avec emballages, on recherche à consommer des produits locaux. Par exemple, on peut choisir d’acheter de la nourriture dans la rue. Aussi on peut revoir ses formules week-end et préférer prendre un train pour s’échapper sur un territoire voisin.

Il y a une forme de voyage-travail qui est devenue industrielle. C’est-à-dire qu’on est à un endroit pour travailler la semaine, puis le week-end on va visiter tel endroit parce que c’est dans les bouquins, parce que c’est la tendance.

Et est-ce que le voyage justement, ce n’est pas regarder autour de soi ?

Il faut essayer de découvrir les choses par soi-même. Des lieux qui soient encore non explorés ou qui ne soient pas connus de monsieur tout le monde. Des lieux qui ne sont pas sur Instagram.

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Pour illustrer, j’avais fait un voyage en Amérique Latine. On était un groupe et la majorité souhaitait aller à La Paz en passant par les zones touristiques. Un des amis du groupe a dit qu’il ne voulait pas faire ce genre de voyage. Donc il a pris un bus de son côté, pour aller dans des villages perdus sur la carte. Et quand on s’est retrouvé à La Paz en ayant fait chacun son chemin, on l’a retrouvé complètement transformé. Lui, il avait choisi le côté humain et les chemins de traverses du voyage. Alors que nous, nous avions choisi le côté industriel, celui du tourisme de masse. Et après coup, c’est lui qui avait raison.

Être un internaute écolo

10 éco-gestes pour être un internaute écolo

Face à la pollution informatique, comment peut-on réduire son impact au quotidien en tant que Digital Nomad ?

Même si c’est une pollution qu’on ne voit pas, la pollution informatique est assez impactante sur l’environnement. La production d’énergie n’est pas majoritairement verte à travers les pays. Et l’impact de la production d’énergie est gigantesque. Donc cette énergie il faut l’économiser. Les Digital Nomad ont des gestes tout simples à avoir au quotidien.

  • Supprimer ses mails : nombreux l’ont déjà entendu, mais c’est un geste important car on accumule facilement des mails.
  • Ne pas envoyer des mails pour rien non plus.
  • Bien cibler ses newsletters et les supprimer une fois lues.
  • Le disque dur externe au lieu d’un cloud. Le cloud, ce sont des serveurs qui sont en permanence allumés. Avec un disque dur externe, toutes les informations sont dedans et ça ne consomme pas d’énergie.
  • D’un point de vue matériel, ne pas acheter la dernière nouveauté, le dernier téléphone. Sinon il faut acheter plutôt des téléphones reconditionnés par exemple. Vous pouvez aller sur BackMarket pour acheter du matériel reconditionné à neuf. Ou alors on peut choisir des produits plus éthiques, comme le Fairphone.
  • Les mises à jour : on n’est pas obligé de faire les mises à jour quotidiennement.
  • Les moteurs de recherches : Ecosia, les profits faits à partir des recherches permettent de financer des projets pour la plantation d’arbres à travers le monde. Lilo, vos recherches financent gratuitement des projets sociaux et environnementaux.
  • Penser à éteindre certains appareils si on ne les utilise pas.
  • Avoir un chargeur solaire portatif.
  • Passer ses fonds d’écran en noir car cela réduit la consommation d’énergie. Sur YouTube ou Hotmail, c’est possible par exemple. Il y a un paramètre à actionner dans les réglages.

Voyage durable et travail nomade

Quels conseils ou remarques supplémentaires pourrais-tu apporter pour inviter à pratiquer des voyages plus éco-responsables aux Digital Nomad ?

Un point en particulier, car la planète a un besoin urgent qu’on se calme. Ne pas prendre l’avion pour un week-end. Plutôt que de voyager à l’autre bout du monde, le Digital Nomad peut aller sur des destinations plus locales. Il est possible de trouver des paysages éblouissants sans faire quinze heures d’avion ! Ce serait bénéfique pour la planète et ça nous permet de découvrir des lieux magnifiques à proximité.

Qu’est-ce que le co-boat ?

Le co-boat c’est le voyage par le bateau. Je souhaiterais proposer un moyen de transport responsable pour les Digital Nomad. Ce serait ainsi une alternative à l’avion. D’un point de vue européen, on a des îles extraordinaires en Méditerranée ou sur l’Atlantique. L’idée c’est de pouvoir découvrir des destinations proches comme le Maroc, les Canaries, etc.

🎧 🌿 Pour écouter l’interview c’est ici ! 🌿🎧

2 Comments

  • Bapt

    Bonjour,
    Cela fait 2 ans que je suis digital Nomad et je voyage de manière éco responsable. J’utilise le bateau stop ainsi que le vélo principalement . Et en plus mon vélo est un vélo d’une quarantaine d’années. Évidemment parfois j’utilise les transports en commun.
    C’est parfaitement réalisable, car ma richesse maintenant n’est pas financière, mais réside dans le temps que j’ai pour voyager lentement.Pour justifier mes propos vous pouvez retrouver mon style de vie dans des petites vidéos que je réalisé parfois lors de mes voyages. https://youtu.be/aOvnFq7rzQI

    • Audrey Baylac

      Bonjour, un grand merci pour votre partage t votre retour d’expérience ! Je pense que vous souligner un point essentiel lorsque vous évoquer la vraie richesse : celle-ci n’est pas obligatoirement financière (sans jugement) mais réside principalement dans la qualité du temps qu’on exploite pour voyager au fil de son rythme et de ses désirs. C’est tout à un des principes de philosophie du slow tourisme. Bone continuation dans vos activités !

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