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Carnet de voyage,  PODCAST

Le voyage semi-nomade & la slow life

Dans cet interview, nous faisons la rencontre de Cindy Chapelle, auteure du blog La Slow Life. La slow life et le slow tourisme sont des modes de vie similaires. En effet, la slow life va être beaucoup plus globale dans son champ d’action. Et elle va s’adresser à l’ensemble des pratiques quotidiennes qui peuvent être ralenties afin d’accéder à un certain épanouissement. Le slow tourisme s’adresse particulièrement aux voyageurs responsables qui choisissent d’adopter un certain état d’esprit lors de leurs vacances. J’ai voulu faire une interview avec Cindy, car au hasard d’un échange professionnel, Cindy a mentionné cette notion du voyage semi-nomade. Cette forme de voyage suscite immédiatement l’imaginaire. À quoi peut bien ressembler un voyage semi-nomade ? Au travers de son témoignage, Cindy va nous apporter les réponses pour comprendre cette approche du voyage. Une façon de voyager autrement, qui peut aussi ancrer de nouvelles habitudes lors de votre retour à une vie sédentaire.


🎧 Le lien pour l’écoute audio de cet interview est à la fin de l’article !!


Cindy, pourrais-tu nous expliquer ce qu’est pour toi le « voyage semi-nomade » ?

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Pour moi, c’est un voyage qui mêle déplacement, et aussi vie dans des lieux différents. C’est-à-dire qu’on est pas uniquement sur du déplacement constant. Mais qu’on habite également les lieux que l’on traverse et dans lesquels on a l’occasion de se retrouver.

Parle nous de ton « voyage semi-nomade » : combien de temps es-tu partie ?
Et quelles destinations as-tu choisi ?

Oui, c’est un voyage qui a duré 14 mois. À la base, on savait qu’on voulait partir, mais on ne savait pas trop comment, par quel moyen de transport, ni comment s’y prendre. Donc ça était l’objet d’une véritable réflexion car je suis partie avec mon compagnon.
Et étonnamment, ce qui a un peu décidé notre voyage, c’est le fait d’avoir un chien, un animal domestqiue avec nous. Du coup, on peut déjà oublier l’avion car on n’allait pas transporter notre chienne ici et là, en soute. Et ce qui c’est imposé à nous, c’est l’idée de roadtrip. Donc on a acheté un grand van, semblable à un camping car.

Alors on est parti depuis la France en passant par le Danemark, la Hollande, en montant jusqu’en Suède, ensuite on est redescendu par l’Allemagne, en continuant jusqu’en Grèce, avant de repasser par la France, puis l’Espagne et le Maroc.

Comment est-ce que tu t’es organisée pour ce voyage ?
Est-ce que tu choisissais les destinations longtemps avant ou est-ce que le parcours était défini au fur et à mesure ?
As-tu utilisé des guides de voyage pour ton séjour ?

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Voyage et slow life

C’est vrai que le voyage c’est fait presque au jour le jour. C’est-à-dire qu’on s’adaptait finalement en fonction de la saison, en fonction de nos envies. On se plongeait dans une carte et on se disait » tient ça à l’air sympa par ici ! Pourquoi s’y rendre ? » Donc c’est un voyage qui s’est construit au fur et à mesure.

Effectivement, on s’est aidé de guides de voyage. Notamment pour des points d’intérêts particuliers, comme par exemple les hébergements.

Mais c’est vrai qu’on s’est donné une grande liberté inconsciemment. On s’est donné une grande liberté de parcours et de vagabondage. Et ce n’était pas l’objectif au départ. En fait l’objectif du départ, c’était plus « allez, on part, on va découvrir un maximum de chose, on va essayer vraiment d’en profiter à fond ! » Et au final on en a profité à fond, mais d’une manière complètement différente. Le rythme du voyage s’est imposé à nous. Il y a des endroits qui nous ont beaucoup plu, dans lesquels on est resté. Des endroits qui nous ont un petit moins fait échos, dans lequels on est simplement passé. Et tout ça s’est profilé au fil de ces 14 mois.

Partir 14 mois c’est assez conséquent, alors je me demande à quoi ressemblait concrètement ta valise pour ces longs mois de voyage ?

Alors pour le coup, on est forcé de devenir minimaliste. Donc c’est un vrai travail au départ. C’est une sélection qui doit s’opérer au niveau de la garde robe, de tout ce qui est matériel de cuisine. Pour moi c’est important de bien mager, de cuisiner, alors cela fait parti d’une véritable réflexion. Et finalement on a sélectionné ce qui rentrait dans notre véhicule. Alors on a pas mal de rangements, on n’était pas non plus sans rien. Mais c’est vrai qu’on a du épurer notre intérieur. C’était une belle expérience à ce niveau là aussi.

 

Ce pas vers le minimalisme, c’est le premier pas vers le début de ce long voyage.

 

Les lecteurs de cet article ont aussi lu :  Faire un voyage durable à Madagascar

As-tu découvert la gastronomie locale, les spécialités locales ?
Aussi comment tu t’organisais pour ton panier alimentaire : est-ce que tu arrivais à manger local et bio ?

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Slow food en voyage

C’était compliqué effectivement selon les périodes de l’année et les saisons en tout cas, et selon les pays traversés. Mais il y a deux pays qui m’ont particulièrement touchés à ce niveau là, c’est la Grèce et le Maroc.

En la Grèce et au Maroc, il y avait des marchés formidables, plein de couleurs, plein de fruits et légumes, des variétés qu’on découvrait aussi. C’était vraiment sympa de vadrouiller dans ces marchés. Et aussi de demander des recettes de cuisine locale, car on avait notre petite cuisine dans notre camion. 

En Grèce, on a découvert de petits poivrons qu’on garnissait avec de la feta. Au Maroc, on voyait beaucoup de personnes cuisiner dans la rue des tajines sur des petits feux de bois. Donc on a demandé la recette. Alors on se faisait des petites tajines. Et trois heures de cuisson ça mérite de s’y prendre à l’avance. C’était chouette de pouvoir gouter des spécialités locales, et de pouvoir aussi les préparer.

 

Est-ce que ce voyage a changé ta vie ?
Ton rapport à ton quotidien a-t-il évolué ?

Ce voyage a changé ma vie. C’était une belle aventure. Et donc, les premières choses qui ont fait évoluer mon quotidien c’est au niveau de la gestion des ressources. 

En fait, quand on est revenu d’une vie semi-nomade, à une vie sédentaire, j’ai pris en compte le fait que lorsqu’on était sur la route, on gérait partciulièrement l’eau. Ainsi que nos ressources alimentaires, on ne prenait pas des quantités infinies. On mangeait souvent des produits frais qu’on allait chercher quotidiennement. Cela m’a donc inculqué des reflexes à ce niveau là. 

Au niveau de la consommation aussi, on avait un camion qui n’était pas extensible. Donc, on en revient à cette question du minimalisme : je ne pouvais pas me permettre d’acheter tout et n’importe quoi. Au niveau de la consommation raisonnée ça m’a beaucoup aidé.
Et aujourd’hui c’est quelquechose qui est véritablement ancré en moi. Je ne suis pas du tout une grande consommatrice. Je fais attention à mes achats et c’est vraiment ce voyage là qui m’a appris cela. 

Et aussi au niveau de l’ouverture d’esprit. Même si on n’est pas parti à l’autre bout du monde, rien qu’en France cela éveille à d’autres cultures, ne serait-ce que régionales. C’est  une belle ouverture d’esprit de voir comment les gens vivent, ce qu’ils mangent, de quelles façons ils s’adressent à des étranger.

Au final, ce sont plein de petites révélations qui s’ancrent en soi, et qui ressortent après au quotidien d’une vie un peu plus rangée.


Tu es l’auteure du blog de La Slow Life.
Peux-tu nous parler de cette activité ?
Ce voyage semi-nomade est-il encore une source d’inspiration ?

Oui, c’est vrai que ce voyage a été une belle inspiration dans la création de ce blog. Ce blog invite a prendre le temps de vivre, à ralentir, prendre le temps de se recentrer, de se concentrer sur ces essentiels. 

C’est ce que j’ai appris par ce voyage. Ce goût de la liberté, mais aussi ce goût de se relier à ces aspirations profondes, et d’essayer de réaliser quelques-uns de ses rêves. Ce voyage a donc été une belle inspiration pour le blog. 

Et penses-tu en vivre un autre voyage semi nomade prochainement ?

Et oui, on pense à de prochaines possibilités de voyage semi-nomade. D’autant plus que le blog permet de travailler d’un peu partout, ce qui laisse une grande liberté au niveau professionnel, et des déplacements personnels en parallèle. Donc pourquoi pas reprendre la route !


🎧 Le lien pour l’écoute audio de cet interview est ici !! Cliquez sur le player ci-dessous !


 

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