L’acculturation dans le tourisme : vers un monde homogénéisé
L’acculturation dans le tourisme : vers un monde homogénéisé ? De nos jours, la mode dans le secteur du tourisme est à l’authenticité, ce qui pousse les touristes à aller de plus en plus loin pour se dépayser. Cependant, ce phénomène entraîne souvent un tourisme de masse qui n’est pas sans conséquences sur les sites visités. On parle alors d’acculturation.
Qui n’a jamais rêvé d’un voyage au cœur de l’Amazonie auprès d’une tribu indigène ou encore sur une île inexplorée… Ce rêve devient petit à petit réalité grâce aux avancées technologiques qui permettent de voyager plus rapidement. Mais est-ce sans conséquence ?
L’acculturation dans le tourisme
La question de l’acculturation dans le tourisme est une réalité connue et reconnue aujourd’hui. En effet, ce phénomène par lequel les modèles culturels d’un groupe d’individus sont changés au contact de cultures différentes est au cœur de la question touristique. Il a pourtant fallu de nombreuses décennies afin que ce sujet soit considéré comme un réel problème anthropologique. C’est en 1974 que “L’American Anthropological Association” y consacre sa réunion annuelle. Le tourisme devient alors un vrai sujet de recherche.
L’acculturation semble être la conséquence de l’évolution du monde globalisé dans lequel nous vivons. Les voyageurs peuvent aller plus loin et plus souvent. De ce fait, ils sont constamment à la recherche de renouveau et à la recherche de l’Autre qui a su rester authentique en comparaison avec les sociétés modernes toutes identiques.
Quand la culture dessert la culture
Seulement, ces cultures jusque-là « préservées » s’adaptent forcément lorsque l’enjeu devient économique. Les pratiques culturelles sont mises en scène et perdent toutes leurs significations. C’est à ce moment que l’on fait face à des dérives.
Prenons l’exemple de la petite ville de Lijiang dans la province chinoise du Yunnan. Les Naxi, une minorité tibéto-birmane a vu un tourisme de masse apparaître suite au succès du roman Lost Horizonde J. Hilton. L’idéalisation a été telle que l’enjeu est devenu politique. De fait, l’Etat a exploité cette source économique au détriment du peuple Naxi.
La culture finit par perdre toute son authenticité car elle est en quelque sorte homogénéisée par des pouvoirs politiques à des fins lucratives.
On remarque alors qu’il y a un manque de respect des populations visitées. En effet, le tourisme, souvent de masse, n’est pas toujours utilisé au profit des populations locales qui sont pourtant la source même de cette forme d’économie. Ces populations se retrouvent très souvent dépendantes du tourisme et exploitées. Les touristes n’ont pas toujours conscience du problème éthique qui se pose lors de leur voyage et ne peuvent donc pas agir contre cela.
Par ailleurs, certains peuples tels que les Balinais ont su user de cette fascination pour leur pays tout en gardant leurs pratiques culturelles. Cependant peut-on considérer que Bali a su s’inscrire dans la durabilité ? Pas vraiment, car le pays reste en majorité dépendant du secteur du tourisme.
La question de la durabilité touristique est donc également sociale pour les peuples visités. Malgré des améliorations et une prise de conscience, certains peuples sont complètement dépendants du tourisme, fruit de la fascination pour leur culture ; elle-même vouée à disparaitre si on ne réagit pas très vite.
Je m’appelle Lisa Bouaziz et après une licence d’anglais j’ai décidé de suivre des études de tourisme.
Je suis donc aujourd’hui en première année de BTS Tourisme et j’ai décidé de m’intéresser au côté social du développement durable dans mon article en traitant du sujet de l’acculturation.
One Comment
Amélie
Je suis tellement partagée sur la question ; à la fois mon côté reporter souhaite mettre en avant ces cultures, puis une partie de moi à peur de voir celles encore préservées trop exposées. Puis vulgarisées quand tout le monde souhaitera aller voir tel ou tel peuple. c’est un crucial dilemme. Je parle sur mon blog de mon expédition au Nunavik à la rencontre du peuple Inuit, je dis notamment que je suis heureuse que la région soit difficile d’accès & chère. Ça permet de réduire le nombre de touristes, mais pour combien de temps encore ….