bucolique
Écotourisme,  SLOW TOURISME

Bucolique, le sens et l’origine d’un mot

Le genre bucolique est l’expression idéale de la vie pastorale. Un genre idéal pour les amoureux de la nature, de l’évasion, de la littérature, de la poésie, de la peinture, de la lecture, des ambiances végétales et des plaisirs simples de la vie. L’esprit bucolique exprime une douceur de la vie champêtre. Cette vie bucolique se joue dans les grands espaces naturels, loin des tumultes de la ville. C’est une célébration de la nature et des paysages. Aussi c’est l’expression d’une humanité à la noblesse intellectuelle, à la richesse de sa morale à la fois pure et d’une naïveté enfantine. Depuis la création de L’Atelier Bucolique, on m’a souvent posé la question de ce que signifiait le sens du mot « bucolique ». Avez-vous perçu l’incroyable lien entre le slowtourisme, l’écotourisme et le bucolisme ? Face à la richesse et à la poésie de ce simple mot, je devais évoquer à travers un article, toutes les facettes du Bucolisme. Notre voyage, pour comprendre ce terme exotique, prend son origine à l’antiquité à travers la poésie.

La poésie bucolique, un genre littéraire précis

Donc la poésie bucolique nait dans la période de la Grèce antique. Le mot bucolique vient du mot grec / βουκολικός / qui signifie le berger, le bouvier, le chevrier. Théocrite est un poète grec. Ainsi il est considéré comme le créateur de la poésie bucolique. Par la suite, ce genre littéraire sera repris par Virgile, un poète latin. Virgile composa un célèbre recueil de poésie « Les Bucoliques « . Ce recueil traversa les siècles et influença d’autres artistes. Donc, le poème bucolique a pour thème la vie pastorale. Plus tard, du 15e au 17e siècle, ce sont des poètes de toute l’Europe qui vont composer dans cet élan littéraire : France, Allemagne, Italie, Portugal, Espagne, Grande-Bretagne.

Omnia vincit Amor et nos cedamus Amori
L’Amour triomphe de tout ; nous aussi, plions devant l’Amour
Virgile, Bucoliques, célèbre expression à travers le temps

 

Célébrer la nature et l’amour

De façon générale, on trouve dans ces poèmes de bergers, la célébration de la nature et une histoire amoureuse. Le genre bucolique montre toujours des caractères de bergers nobles et purs. Ils sont dépeints comme s’ils vivaient dans une sorte de jardin d’Eden. Ces bergers sont simples, naïfs, ils ont une vie sans vulgarité et sans artifice. C’est comme s’ils semblaient sortir de l’enfance de l’humanité.

La poésie bucolique compose de petites pièces charmantes dans une nature idéalisée. Une sorte d’âge d’Or où l’Homme vit en harmonie avec la nature. Ce sont des poèmes qui évoquent une nature bienveillante et agréable. Souvent empreint de nostalgie, les poèmes racontent la simplicité de cette vie pastorale loin de la ville.

La vie rêvée des champs

La poésie bucolique fait allusion au contraste entre les complications de la vie dans les villes et la simplicité d’une vie champêtre. Pourtant, les bergers n’ont pas à subir tous les problèmes qu’on peut rencontrer dans la ville. Et cela ne les empêche pas, bien au contraire, d’être cultivés, intelligents, nobles d’esprits. Ils ne subissent pas les grandes passions et les grandes douleurs excessives. Ainsi le genre pastoral se diffuse à travers les âges et les pays, mais aussi dans d’autres disciplines, comme la peinture.

Le paysage bucolique à travers la peinture

Comment parler de poésie bucolique sans évoquer le paysage ? Certains peintres ont aussi été influencé par cet état d’esprit, ces valeurs et cette douceur champêtre. Nous sommes plus dans ces périodes du 17e et 18e siècle. Vous trouverez un certain nombre de peintres évoquant les lumières du soir sur les campagnes, la fraîcheur des sources, les balades des bergers à travers les vallées. À l’origine, le paysage bucolique évoque la campagne méditerranéenne dans l’antiquité. C’est-à-dire des paysages dont la végétation est dense, aride, peu verdoyante. Tels que les pinèdes, le maquis ou la garrigue, on retrouve aussi dans cette campagne méditerranéenne un rythme plus ralenti. Et plus largement, le bucolisme invite à se tourner vers les joies idylliques de la nature et de la campagne.

Le bucolisme à travers la Toile de Jouy

Au 17e siècle, l’Europe découvrait les belles cotonnades peintes de fleurs et d’animaux aux couleurs vives, importées de l’Inde. Or, sous la terrible concurrence faite aux manufactures traditionnelles de soie et de coton, Louis XIV à décréta l’interdiction d’importer la fabrication dans tout le pays. Presque un siècle plus tard, avec la levée de cette interdiction, de nombreux étrangers possesseurs du savoir-faire en la matière s’installèrent en France. Puis ils ont créé des manufactures. Tissu indémodable depuis plus de 200 ans, la Toile de Jouy est une étoffe pas comme les autres. Elle reflète aussi cette vie champêtre et noble.

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Les dessins sont de véritables œuvres d’art. Ils dépeignent des scènes d’inspiration de la vie pastorale, empreintes de légèreté et de fraîcheur. Aussi, ils mettent en images des fleurs, des animaux ou des personnages qui chassent, déjeunent ou s’encanaillent dans des décors pittoresques. Confectionnée pour la première fois par Christophe Philippe Oberkampf en 1760, à Jouy-en-Josas dans les Yvelines, la toile de Jouy est une étoffe 100% coton. De plus, les imprimés la toile de Jouy proviennent de gravures authentiques créées à cette époque.

Les hasards heureux de l’escarpolette

Ce tableau du 18e siècle est une œuvre de Jean-Honoré Fragonard. Il est plus généralement connu et interprété pour son esprit de scène galante. Cependant il est aussi un exemple de tableau particulièrement bucolique. L’escarpolette est une balançoire. Ce tableau illustre le thème de la balançoire. Et on observe le visage d’une belle qui semble exprimer une joie sereine, presque enfantine. Elle est dans cette lumière et s’envole avec légèreté dans l’air. Laissant à terre de plus sombres aspects humains. Ce tableau a orné ma chambre d’enfant pendant des années. Aussi j’avais une immense balançoire dans un grand pin du jardin de la maison. Croyez-moi, nous avons tous envie de nous élancer dans la lumière et vers le ciel, comme cette jeune-fille innocente.

 

Jules Renard – Les Bucoliques

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Extrait de la critique de Bucoliques par Léon Blum, 1898

Jules Renard, est connu avec le titre de Poil de Carotte. Renard avait une vie parisienne ponctuée par des échappées à la campagne. Il se rendait dans le village de de Chitry-les-Mines, et le village jumeau de Chaumot. Son attention lors de ces jours de repos à la campagne, est portée aux paysans de son entourage. Renard les observe, parle d’eux. Son style très simple apporte une interrogation sur la nature humaine. Dans son livre Les Bucoliques, Jules renard exprime parfaitement la campagne nivernaise. Voici un extrait de la critique de Léon Blum parut dans La Revue Blanche de 1898.

« S’il faut résumer mon jugement en une formule, je dirai pourtant que les Bucoliques sont l’oeuvre d’une sorte de réalisme lyrique. La nature y est vue de près, en détail, face à face, par un peintre qui rejette avec le même mépris les mensonges du roman et les trahisons de la perspective. Et l’ajustement de ces tableaux appliqués révèle une poésie diffuse et persistante, qui est peut-être la poésie même du paysan. M. Renard voit la terre comme on l’aime, avec un lyrisme minutieux et possessif. Je sais combien il chérit La Fontaine. Mais c’est bien l’instinct le plus fort de sa pensée qui lui prête, pour étudier le visage d’une chaumière, l’âme silencieuse et ridée d’un paysan, les ébats d’enfances rustiques, toute la ténacité savante d’un psychologue minutieux. Il comprend la volonté cachée des hommes, la voix des choses et le langage des animaux. Il sait les mots qui révèlent aux ignorants le sens des mots, des mouvements et des gestes. Son talent c’est de savoir les deux langues, et je le comprends bien quand il signe : Jules Renard, interprète de la nature. »

Bucolisme & Slowtourisme

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L’appel de la douceur de la campagne

Et de prendre le temps. Comme évoqué plus haut dans notre texte, on retrouve aussi dans cette campagne du genre bucolique, un rythme plus ralenti. Alors nous comprenons très facilement le lien entre le bucolisme et le slowtourisme. Nous imaginons ces bergers et ces bergères en balade. Vous apercevez le tableau. Les voilà à travers champs et vallées, contemplatifs des paysages qu’ils traversent.

Aussi, ces esprits bucoliques sont bienveillants et cultivés. Nous les imaginons courtois et exquis. Ils échangent des discussions amusantes, enrichissantes. Et ils sont ouverts aux dialogues avec les autres bergers qu’ils croisent sur la route de  la transhumance. Évidemment, nous les imaginons aussi comme de savants épicuriens, s’intéressant aux savoir-faire, qui n’hésitent pas à s’arrêter pour manger des produits locaux et frais. Cette sensibilité à la gastronomie, s’accompagnant biensûr d’un délicieux vin à la robe rouge cerise.

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