Voyager en voilier, une aventure zéro carbone!
La question de la mobilité douce est centrale pour pratiquer le Slowtourisme. En effet, les transports ont généralement un impact néfaste sur la planète et à plusieurs échelles. L’idée est de trouver des alternatives pour se déplacer en minimisant son empreinte écologique. Et les déplacements zéro carbone sont des options envisageables pour réaliser des séjours éco-responsables. Que diriez-vous de découvrir l’univers du bateau-stop, du cobaturage ? C’est à travers le témoignage d’Hugo, que nous trouverons une source d’informations précieuses et inspirantes pour nos prochains voyages !
🌿 Pour écouter le podcast c’est à la fin de l’article !
Hugo De Pavant, un marin depuis l’enfance
Peux-tu nous raconter en quelques mots, ton parcours dans l’univers de la voile ?
Je baigne dans l’univers de la voile depuis que je suis tout jeune. Quand j’étais petit, j’ai pu faire de nombreuses croisières familiales. Ainsi j’ai eu le goût du bateau. Et depuis 30 ans maintenant, je fais du bateau!
J’ai fait beaucoup de dériveur, régaté sur des petits circuits régionaux et nationaux. Ensuite je suis passé au quillard, ce sont des bateaux plus gros et plus performants. Puis je suis passé dans la course, la préparation de la course au large : le Figaro, la Route du Rhum, le Vendée Globe. Ce sont des projets intéressants et bien différents de la croisière. Aussi, j’ai fait de l’organisation de courses. C’était intéressant d’être de « l’autre coté de la barrière » et d’être confronté à d’autres problématiques.
L’univers marin en 2019
Tu navigues à travers mers et océans, comment perçois tu l’environnement marin ? En terme de pollution, de faune, de flore ?
On a une belle planète, il faut le dire ! Or depuis un siècle, on détruit cette belle faune, cette belle flore. Et que ce soit en mer, comme sur terre. À force de naviguer et de faire des transats, on peut se rendre compte que c’est très pollué. Il y a beaucoup de déchets un peu partout. Au milieu de l’Atlantique, on arrive à trouver des frigos, des containers ouverts. On voit des choses un peu étranges : des bidons de gasoil, des fûts de pétrole. L’année dernière sur une transat, j’en ai croisé six ! Et ça fait beaucoup ! On parle aussi du 7eme continen,t qui grossit de plus en plus, et les gens cherchent des solutions. En fait je pense qu’il y a de l’espoir car il y a de l’argent qui est investi pour ce type de problématique.
Ensuite c’est une responsabilité de nous tous, marins comme pas marins ! En général cette pollution vient rarement des marins qui ont tendance à protéger leur environnement. Mais il faut rester vigilant car il y a de nombreuses choses négatives pour le devenir des océans.
Naviguer éco-responsable
Aurais-tu des conseils pour ceux qui souhaitent être des marins éco-responsables?
Oui ! Il y a beaucoup de solutions ! Notamment sur la gestion de l’eau à bord, que ce soit en mer, ou que ce soit à terre. Quand le voilier arrive au port, et qu’on va le nettoyer avec des litres et des litres d’eau. Sur les produits de nettoyage : beaucoup utilisés dans la plaisance, et ne servant pas toujours à grand chose. Notamment sur les bateaux avec des ponts en tek. Le teck est un bois imputrescible, qui grise avec le temps. C’est surtout l’eau douce qui le fait griser et qui est à l’origine de ce champignon. Donc il y a des solutions beaucoup plus simples, moins honéreuse et plus propre pour nettoyer un pont en tek. En fait il faut utiliser de l’eau salée tout simplement. Il ne faut surtout pas le rester à l’eau douce derrière !
On utilise tous des produits ménager à bord pour nettoyer notre vaisselle, notre espace. Il existe des produits de plus en plus bio pour l’entretien du bateau !
Faire du bateau-stop ou du cobaturage
Parfois tu navigues en tant que skipper.
Peux tu nous évoquer ton expérience sur la question du « bateau-stop » ?
Est-ce qu’un bateau-stoppeur peut participer comme un co équipier à bord ?
J’ai pris plusieurs personnes en bateau stop, pendant quelques années. C’est vrai que j’ai l’habitude de faire des croisières et d’avoir des clients à bord. Et quand je vais faire un convoyage, que je me rends d’un endroit à l’autre, je suis souvent seul ou avec des amis. Il y a de la place à bord. Donc s’il y a quelqu’un qui a envie d’aller à tel endroit et que c’est sur notre route, on n’hésite pas à le prendre ! Effectivement ça se fait très souvent je pense. Il y a même des sites qui permettent de trouver ces bateaux là. Il y a d’autres sites qui permettent de trouver des embarquements payants ou non payants.
Le bateau stop est une belle alternative de voyage car ça nous permet de rencontrer des gens, il s’agit en général de personnes motivées. Donc elles souhaitent participer à la vie à bord.
J’ai souvent pris du monde aux Antilles, car j’ai souvent navigué entre les îles. Le coût des bateaux ou des avions pour aller d’une île à une autre, c’est cher. Ainsi, dans les capitaineries, les gens mettent des annonces.
Voyage zéro carbone : naviguer au lieu de voler
Qu’est-ce que tu pourrais nous dire pour encourager les voyageurs à choisir (peut-être) une autre destination, mais de s’y rendre en bateau, plutôt que de prendre l’avion ?
Si on n’a pas la motivation du bateau-stop, qu’est-ce que tu nous conseillerais comme solution pour voyager en bateau ?
C’est sûr que le temps de vol pour par exemple traverser l’Atlantique en avion, n’est pas du tout le même qu’en bateau. Quand je traverse l’Atlantique, je mets trois semaines. Et pendant trois semaines, on a le temsp d’en voir passer des avions ! On sait qu’en six heures ils sont de l’autre côté. Par contre, je vais dépenser l’équivalent de 50 litres de gasoil pour recharger mes batteries. Mais sur trois semaines, par rapport à une consommation de voiture ou d’avion, c’est rien du tout.
Les Baléares, les îles en zéro carbone
Et il y a des solutions pour ne pas en dépenser du tout ! C’est sûr que quand on a qu’une semaine de vacances pour aller aux Antilles, les gens choisissent l’avion. Toutefois en Méditerranée, il existe des solutions faciles, ne serait-ce que pour aller aux Baléares depuis la France. Et c’est à peine à une journée et demi de navigation. Donc c’est facile de partir de Marseille, de Montpellier, même de Barcelone pour retrouver les Baléares. De Barcelone, c’est à peine six heures de navigation. Au lieu de prendre un bateau à moteur qui nous amène là bas en trois heures, et qui va dépenser 500 tonnes de gasoil ! Je pense que c’est une option qui peut être intéressante pour des gens qui veulent partir en vacances. Partir en vacances, mais aussi pour ceux qui veulent se déconnecter du monde.
En effet, aller sur une île en avion, louer une maison, louer une voiture au final ce n’est pas du tout les mêmes vacances que prendre un bateau à Barcelone. Puis, aller sur l’île en face, afin d’en profiter toute la semaine en se baladant avec son bateau avec tout ce dont on a besoin à bord. C’est vrai que pour des vacances, on déconnecte plus comme ça. Aussi c’est beaucoup moins d’empreinte carbone. Et ce sont des solutions qui sont présentes, donc il ne faut pas hésiter à se renseigner et à profiter. C’est accessible!
Combien de temps pour un Marseille Corse en voilier ?
Tous les bateaux ne vont pas à la même vitesse, donc forcément ça joue sur le temps de parcours. Mais en géneral ça va être une journée et demi de navigation. De Porquerolles, c’est beaucoup plus court. Donc ça va être huit heures, dix heures de navigation. C’est ce qui fait le charme du bateau ! On sait quand on part, on ne sait pas quand on arrive. Et c’est aussi les vacances quelques part !
Se libérer des horaires !
D’ailleurs, il y a beaucoup de sites qui proposent du cobaturage : c’est-à-dire qu’il faut participer aux frais du voyage, participer à bord. Chacun participe aux manœuvres, chacun contribue à la vie à bord, aux repas, au quart la nuit. Ainsi ça permet d’avoir un temps de partage et de faire connaissance durant le trajet.
Cet article vous a peut-être donné des idées pour vos prochains voyages zéro carbone ? Ou vous avez peut-être une expérience similaire ? Alors n’hésitez pas à partager vos idées en commentaires !
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