Le doux temps des vacances …
Voici quelques éléments pour vous situer dans la longue histoire des vacances…
D’hiver ou d’été, petites ou grandes, les vacances impriment depuis longtemps notre rythme, elles ont façonné notre imaginaire ainsi que nos rêves. L’individu n’est pas fait que pour le travail, il y a pour lui une nécessité de se régénérer, tant physiquement que mentalement, hors de toute contrainte.
Les vacances ne sont pas forcément synonymes de farniente, mais elles aspirent au changement et à la découverte d’autres regards, d’autres horizons, d’autres savoir-faire.
À l’aube de nos sociétés nomades et pastorales, la question des vacances ne s’est jamais posée : la nature dictait aux hommes leurs périodes de travail et de repos. Avec le développement des villes, les premiers vacanciers romains vont apparaître, les plus riches éprouvant le besoin de se dépayser et de fuir à la campagne, loin de l’émanation et de la chaleur de la cité. Ces nouveaux vacanciers se firent donc bâtir des résidences secondaires hors des villes, une bienheureuse situation qui sera repris bien après eux, par les élites religieuses et bourgeoises : en témoignent aujourd’hui les bastides provençales, les folies montpelliéraines, etc.
L’été était favorable pour les paysans et les artisans, aux voyages commerciaux ou aux pèlerinages. Certains mettront à profit leurs vacances aux travaux agricoles: les fameuses vendanges…
À partir du XVème siècle va naitre un autre type de voyage : le tourisme culturel en résonance avec le redécouverte de l’Antiquité. L’Italie va devenir une destination très prise pour les vestiges de sa grandeur passée, et les meilleurs esprits, de Montaigne à Goethe, vont faire du voyage en Italie un passage nécessaire à leur formation intellectuelle. L’usage aristocratique des vacances n’excluait pas les aspects les plus hédonistes, et s’étendra progressivement à la bonne société européenne.
Les anglais vont conjuguer dès le XVIII ème siècle, « vacances et santé » avec les premières cures thermales, les séjours dans les Alpes et les Pyrénées. Ce désir de vacances culminera au siècle suivant, dans l’attrait pour les plages et les bains de mer, toujours à des fins thérapeutiques. Ainsi le littoral français, qu’il soit baigné par l’Atlantique ou la Méditerranée, va devenir un véritable pays de cocagne.
L’industrie du tourisme naissante, les idées pour multiplier les innovations et les propositions d’agréments tels que la musique, la danse, les casinos ou les événements sportifs vont fleurir, dans l’idée d’attirer les privilégiés qui pouvaient prendre des vacances, c’est-à-dire l’élite de la vieille aristocratie et de la bourgeoisie montante.
Sous la IIIème République, les vacances scolaires, religieuses ou laïques sont animées par un soucis éducatifs, où il s’agit d’inculquer aux enfants les règles de la vie collectives, tout en éveillant son esprit aux beautés de la nature.
Cette vision des vacances anticipe la vogue des colonies de vacances dans la première phase du XXème siècle… Si les lois de 1936 accorde plus de vacations aux ouvriers, tous ne vont pas à la plage, et ils occuperont leur temps libre au bricolage, à épauler leur parents, à la pratique de la pêche ou aux balades et aux repos près de chez eux.
C’est en 1960 et la quatrième semaine de congés payés que les vacances deviendront un phénomène de masse: redécouvrir le pays à l’occasion d’un camping ou d’une résidence, les départs à l’étranger se réserveront pour les pays limitrophes tels que l’Espagne, l’Italie, la Suisse.
Certains oseront l’exotisme de nouvelles formules comme le Club Méditerranée. L’industrie du tourisme prend peu à peu sont essor, les conséquences néfastes de ce mode de développement se percevront bien plus tard.
Et maintenant
L’ère des vacances multiplient les propositions et les demandes affinées. Le vacancier s’informe, s’organise, s’assure et compare les prix sur Internet. Les séniors se ruent sur le marchés des croisières, les jeunes s’orientent vers les sports ou les trekkings au bout du monde…
Mais dans l’ensemble, la moitié des vacanciers continuent à privilégier les bords de mers.
Et quel sera le fruit de nos vacances de demain ?
Nous soulevons donc ici des interrogations sur le tourisme d’aujourd’hui, bien que la démocratisation des vacances soit un sujet qui est loin d’être achevé.
Quelles sont les conséquences de cette masse touristique sur l’environnement ? De toute évidence ce mode de fonctionnement n’est pas pérenne.
Et quel sera le fruit de nos vacances de demain ?