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Pourquoi pratiquer des activités durables en vacances ?

En visite à Paris pour réaliser un itinéraire en slowtourisme, du Canal Saint-Martin à l’Ourcq, j’ai profité de cette escapade pour rencontrer Charlotte Simoni, la fondatrice de GlobEthik. Il s’agit d’un site internet de réservation d’activités touristiques durables. En effet, cette plateforme vous invite par exemple, à découvrir un large choix d’activités, autour de l’artisanat, de rencontres culinaires ou encore dans le cadre de trek ou de randonnée. Les points communs de ces activités se retrouvent dans les valeurs véhiculées par les prestataires. Quels sont les avantages de pratiquer des activités durables en vacances? Dans cet interview, Charlotte nous explique le fonctionnement de la plateforme et le choix des acteurs du tourisme avec qui elle collabore. Aujourd’hui cette plateforme n’est plus d’actualité, mais la notion des activités durables en vacances reste pertinente !

🎧 🔻Pour écouter l’interview c’est à la fin de l’article ! 🔻🎧

GlobEthik, pour voyager durable

Charlotte, tu es la fondatrice de GlobEthik, une plateforme dédiée aux activités touristiques durables.
Pourrais-tu nous raconter comment, et suite à quel constat, tu as voulu développer ce projet ?

Alors ce projet m’est venu lors d’un voyage en 2015 en Asie. J’étais précédemment journaliste puis j’ai quitté mon travail. Et juste avant de mettre en freelance, je suis partie pendant six mois voyager en Asie toute seule. Aussi, j’avais envie de faire ce voyage de manière plus responsable.

C’est pour ça que j’ai privilégié les nuitées chez l’habitant. Je suis allée aussi dans des auberges de jeunesse. Sur place j’avais envie de pouvoir faire des activités orientées un peu plus « vertes » et j’ai eu des difficultés à en trouver. J’ai souvent un exemple qui revient en tête. Quand j’étais au Vietnam, j’ai voulu faire la Baie d’Along car j’avais vraiment envie de voir cette région du pays. Malheureusement, je n’ai pas réussi à trouver de prestataires qui me permettaient de visiter la Baie d’Along en jonques traditionnelles à voiles. Ou qui m’assureraient de ramasser les déchets sur place car c’est une zone qui est très polluée. Et ce type d’exemples, j’en ai plein selon les pays.

J’ai trouvé que c’était dur quand on était un voyageur autonome, qui ne passait pas par une agence de voyage pour faire son voyage sur mesure, de trouver des activités durable sur place.

Donc il n’y avait pas forcément de guide, de site internet, et c’est comme ça que l’idée m’est venue. Mais ce n’est que deux ans plus tard que j’ai développé le site. J’ai du avant prioriser mes projets journalistiques. Et c’est en 2017, l’année du tourisme durable, où j’ai lu une énième article sur le tourisme durable, que je me suis lancée !

La réservation des activités durables

Comment fonctionne la plateforme ?
La réservation est-elle faite directement chez le prestataire ?
Puis-je le contacter si j’ai d’éventuelles questions, ou es-tu l’intermédiaire ?

La plateforme c’est assez simple, c’est du paiement en ligne. C’est-à-dire que si une activité intéresse un voyageur, il a juste finalement à cliquer sur l’activité. Il faut valider le nombre de personnes et le paiement s’effectue en ligne directement.

Alors il y a la réservation qui s’effectue en ligne et ensuite, c’est le prestataire qui propose cette activité qui a 72h pour valider ou non la demande du voyageur. Aussi le voyageur peut évidemment annuler son activité mais c’est selon les conditions qui sont énumérées en ligne sur l’activité. L’annulation dépendra e varie selon les prestataires. Cela peut être très variable.

La réservation est faite directement chez le prestataire. En effet quand il y a une demande qui a été effectuée sur le site, on voit la demande de réservation sur notre back office. Mais le prestataire va lui aussi recevoir un mail et va donc avoir ces fameuses 72 heures pour valider : il va regarder le nombre de personnes, etc. C’est lui qui accepte ou non la réservation.

Sinon Globethic est un intermédiaire, le voyageur peut tout à fait poser une question au prestataire. Car il y a un système de chat sur le site internet. Donc si vous avez une question, que vous aimeriez avoir une petite précision, vous pouvez laisser un message. Le prestataire est tout de suite alerté par mail.

La sélection des prestataires

Le stupa de Bodnath, au Népal
« Un pays qui m’a littéralement transporté durant mon voyage de 6 mois.
J’y suis d’ailleurs retournée seule quelques mois plus tard pour rester 3 semaines à Katmandou à la rencontre d’association oeuvrant pour le droit des femmes.
Je n’aurais jamais assez de mots pour décrire les sentiments que j’éprouve pour ce pays.
Aujourd’hui, j’aimerais beaucoup développer cette destination avec Globethik. »

Peux-tu nous expliquer comment tu procèdes pour trouver les activités que tu mets en avant ?
Les critères de sélection ?
Testes-tu tout ce que tu mets sur la plateforme ?

Le processus est plutôt long, car on ne recherche pas spécialement des activités durables, mais des prestataires qui ont les mêmes valeurs d’un tourisme plus responsable. C’est un processus long. On va fouiller dans plein de guides de voyages, sur des sites internet, dans des offices de tourisme, dans des blogs, etc. Aussi on va chercher des prestataires dans des régions du monde sur lesquelles on travaille. Nous recherchons des activités durablse qui vont correspondre à nos valeurs.

Une fois qu’on les a trouvé, on va les contacter et prendre rendez-vous avec eux. Et c’est pendant ce rendez-vous qu’on leur pose des questions justement sur leur vision du tourisme. C’est aussi à ce moment là qu’on leur pose nos questions sur nos critères de sélection. On a environ une vingtaine de questions qu’on leur pose sur tout ce qui concerne l’environnement, afin de voir s’ils correspondent à nos critères de sélection. En fait nos critères de sélection sont de deux types.

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Un critère environnemental

Ils concernent non seulement l’environnement : leur engagement, la pratique du tri des déchets, la sensibilisation des guides à l’environnement lors de la randonnée., etc. Ce sont toutes ces questions là. Est-ce qu’il y a une nuitée chez l’habitant ? Propose-t-il une nuitée dans un écolodge ? Ont-ils analysé l’engagement des propriétaires des hébergements qu’ils proposent ? Les logements ont-ils des panneaux photovoltaïques ? Eux-mêmes, pratiquent-ils le tri des déchets ?

Le but est de savoir s’il y a un engagement de la structure qu’on démarche, mais aussi de leur prestataire aux-mêmes. Afin de savoir jusqu’où ils vont en terme de tourisme durable.

Un critère « humain »

Il s’agit de savoir exactement si par exemple ils embauchent un guide, quelle est la rémunération du guide ? Le rémunère-t-ils justement, équitablement ? Ce sont des questions orientées sur la manière dont ils payent leurs prestataires, la manière dont fonctionne l’entreprise. C’est ainsi qu’on va savoir si nos prestataires sont aussi investis que nous dans ce tourisme durable.

Puis une fois qu’on a ressenti que le prestataire véhicule nos mêmes valeurs dans le tourisme durable, ils peuvent alors poster leurs activités durables ou leur séjour sur le site internet. Une fois postée, on va vérifier que leur activité soit en adéquation avec le discours qu’il y a eu pendant le rendez-vous. Car finalement si l’activité va proposer un tour en hélicoptère, cela ne sera pas validé !

Malheureusement, on ne peut pas tester toutes les activités. Les activités proposées sur Paris, on a pu les tester car moi j’y suis. Mais dès que nous aurons le financement, ce sera un des premiers chantier sur lequel on travaillera pour plus de crédibilité. Ce serait mieux de les tester.

Les activités touristiques durables

Le marché flottant d’Amphawa, en Thaïlande
« C’est un endroit où m’ont emmené des thaïlandais que j’ai connus à Bang Saphan, une région préservée du tourisme dans le sud du Pays. C’est un de mes meilleurs souvenirs de voyage !
Je connaissais ces personnes depuis une dizaine de jours seulement et ils m’ont proposé de me joindre à eux pour le WE. Ce souvenir représente pour moi la générosité et l’échange. »

Pourquoi tu encourages les voyageurs à pratiquer des activités touristiques durables ?
Penses-tu que ce soit réserver à une élite ?
Quel est l’impact lors d’un voyage, fe faire le choix de pratiquer des activités durables ?

J’encourage les voyageurs à pratiquer des activités touristiques durables pour minimiser leur impact sur l’environnement. Aujourd’hui le tourisme c’est 8% d’émission de gaz à effet de serre. Ce que je recherche en proposant des activités vertes, c’est qu’ils puissent minimiser cette empreinte écologique. Bon, il y a toujours le problème de l’avion.

Mais si on peut favoriser ces activités vertes, c’est important. Et au-delà des activités vertes, c’est pour favoriser le développement local et l’économie locale. Au lieu de dormir dans un grand resort, pourquoi ne pas tenter une nuit chez l’habitant ? Et si vous voulez un peu plus de confort, d’aller au moins dans un hôtel écologique ou dans un gîte familial. Au moins, vous savez que derrière vous allez donner de l’argent à une famille. En somme, faire le choix de pratiquer des activités touristiques durables, c’est d’avoir un impact qui préserve l’environnement et qu’il y ait des retombées économiques locales.

Aussi, concernant l’alimentation, c’est bien d’essayer de manger local, dans un restaurant local. C’est toujours mieux que de manger dans un restaurant qui est pensé pour les touristes.

Conseil : 3 destinations / activités

Le printemps approche, pourrais-tu nous recommander 3 destinations / activités qui te sembleraient incontournables pour cette saison ?

1. La France

On a de belles activités durables à Nantes et du côté de Saumur. Ce sont des balades en bateaux, notamment en traditionnel en toue cabané. Ce sont de très beaux bateaux en bois. Et surtout, les propriétaires de ce bateau vont vous faire une croisière dans des endroits où il n’y a pas grand monde, où c’est authentique. Parmi, les prestaires qu’on a il y en a un qui est vigneron. Il va vous faire déguster son vin pendant la croisière.

2. Le Sri Lanka

Au Sri Lanka, on a des prestataires qui proposent des vies en immersion pendant trois jours chez des habitants, dans des endroits vraiment perdu au Sri Lanka. Et c’est assez incroyable de passer trois jours au sein d’une famille, à cuisiner avec eux, à visiter le village, à aller ramasser les œufs des poules, etc. C’est vraiment très authentique et atypique.

3. Le Pérou

Du côté de l’Amérique latine, je dirais le Pérou. On a pas mal d’activités durables. Et en plus de ça très différentes : on peut aller à la rencontre d’une association qui va vous expliquer pourquoi est-ce qu’elle a été créer sur place, une association qui aide les enfants défavorisés dans un quartier de Lima au Pérou. Comme on peut avoir un tour traditionnel du côté du Machu Pichu, dans le sens où c’est une zone qui est touristique mais, avec un guide 100% local, avec des nuitées chez l’habitant et un trek de A à Z, bien évidemment sans transport routier.

🎧 🔻Pour écouter l’interview c’est ici ! 🔻🎧

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