Regard et perspective sur le voyage durable en 2023
Voici une entrée en matière sans équivoque. « C’est insoutenable » annonce l’Agence internationale de l’énergie (AIE) lorsqu’elle dévoile le 2 mars 2023, la trajectoire de croissance des émissions de CO2. Le secteur du voyage durable est résolument concerné par les effets du changement climatique. Il s’agit en effet d’un secteur à fortes émissions carbone. Et dont la plupart des pratiques actuelles menacent les ressources naturelles. C’est donc à partir des constats et projections scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), que la direction du Tourisme a mené avec un cabinet de consultants, une étude exploratoire à l’horizon 2100 prenant comme scénario un réchauffement de 3 à 4 °C.
Le changement climatique doit être abordé selon une problématique double. D’une part la question de « l’adaptation » des activités humaines aux changements probables ou possibles, d’autre part la question de « l’atténuation » des émissions de gaz à effet de serre (dont le CO2), responsables principales de ce changement climatique. Ces deux aspects du problème climatique sont liés. Cependant, la problématique de l’adaptation de l’offre touristique reste essentielle.
Comment observer les effets du changement climatique ?
Les effets du changement climatique sur l’activité touristique sont plus ou moins perceptibles. Les périodes d’enneigement diminueraient et les stations de ski situées en dessous de 1 800 mètres seront en péril. Les pénuries d’eau deviendront difficiles à gérer sous l’activité du tourisme selon les lieux et les saisons. Les récifs coralliens outre-mer seront en danger. Aussi, l’érosion littorale viendra menacer le modèle touristique balnéaire. Cependant, l’accroissement des risques sanitaires, naturels et les modifications paysagères ont un impact encore difficilement envisageable. Si toutefois il est possible de commencer à les percevoir. La vulnérabilité des systèmes touristiques face au changement climatique sera par ailleurs renforcée ou limitée selon les stratégies que développeront les touristes, y compris pour maîtriser leurs déplacements.
Quatre priorités pour favoriser le voyage durable :
En coopération avec le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’OMT, l’OCDE, le CNUCED et l’Unesco, la France préside depuis 2006 un groupe de travail international sur le tourisme durable. Ce groupe de travail rassemble une quinzaine de pays, l’Union européenne, les professionnels du secteur et des organisations non gouvernementales. Quatre priorités de travail ont alors été définies :
– la sensibilisation aux liens entre tourisme et changement climatique ;
– les actions de prévention des impacts du tourisme sur l’environnement et la biodiversité ;
– la conservation et la valorisation du patrimoine naturel et culturel ;
– le tourisme durable et la gouvernance des territoires.
L’objectif d’une coopération internationale concernant la question des effets du changement climatique sur l’activité touristique, est de valoriser les bonnes pratiques. C’est aussi un moyen d’établir des lignes directrices pouvant être déclinées par tous les pays et des programmes pédagogiques à destination des écoles hôtelières et touristiques.