Costa Rica : l’écotourisme et ses dérives
Le paradoxe du Costa Rica, pays aux 2 visages…Zoom sur le paradis vert et ses travailleurs dans l’ombre des multinationales. Le Costa Rica, destination phare du tourisme vert dispose d’une biodiversité importante et d’un nombre incalculable d’atouts. Parmi ses attraits, le territoire compte 26 parcs nationaux uniques. Comme celui du Corcovado pour n’en citer qu’un, mais également une faune et flore d’exception.
À ce jour, la priorité est donnée au tourisme, et plus précisément à l’écotourisme. Celui-ci génère une part très importante des revenus de ce territoire d’Amérique latine.
Destination touristique n°1 d’Amérique centrale
En effet, niché dans “le bras qui relie les deux Amériques”, le pays est reconnu comme première destination écotouristique et destination touristique n°1 d’Amérique centrale. On compte plus de 430 000 arrivées de touristes européens en 2016, ce fut une année record. Une hausse de plus de 10% a été enregistrée par rapport à l’année précédente.
Le pays se targue d’être une référence en matière de tourisme durable, qui rappelons le repose sur 3 piliers : économique, environnemental et social. Et c’est sur ce dernier que le bât blesse.
Une industrie à grande échelle
Durant la seconde moitié XIXème siècle, le Costa Rica connaît un boom de l’agriculture, c’est ainsi que naissent les industries de café et de bananes. Qui plus est, cette rentabilité ô combien grandissante entraîne le début d’une déforestation massive dans les années 60.
C’est alors que le paradoxe naît : comment peut-on allier une industrie à grande échelle tout en conservant l’environnement et en éviter sa détérioration ? Difficile de répondre, surtout quand on sait que c’est parfois la seule solution. Pour bon nombre de costaricains, d’engendrer une maigre source de revenus.
Le pays, troisième exportateur mondial est pourtant qualifié de “roi de l’écologie”
Dans le documentaire Hold Up, diffusé sur France 5 en 2016, on constate de façon alarmante que le pays est le premier consommateur de pesticides au monde. Et leurs effets sur les travailleurs sont néfastes. La culture de la banane est vulnérable et propice à la prolifération de champignons, c’est pourquoi des épandages sont nécessaires de façon régulière.
L’exploitation du fruit jaune est une vraie manne financière pour les multinationales américaines telles que Delmonte, Chiquita ou encore Dole, mais au prix de vies humaines. Le but étant de faire du profit, la santé des travailleurs passe au second plan.
Ces épandages intensifs provoquent de dramatiques impacts sur l’environnement, les populations environnantes et a par ailleurs augmenté les conflits sociaux dans le pays. Là encore, le tourisme durable et ses piliers sont mis à mal. Où est donc passé le pays “roi de l’écologie” ?
Le Costa Rica, bien que qualifié de “pays le plus heureux du monde” possède encore des fragilités malgré sa revendication de meilleur élève du tourisme vert. En revanche, une réelle prise de conscience a vu le jour ces dernières années. Les pouvoirs publics s’accordent à faire du pays un modèle incontournable du développement touristique. Tout cela passe par la protection deleurs espaces. Particulièrement grâce aux différents acteurs tels que l’UNESCO qui en assure la conservation.
À voir si la stratégie qui vise à valoriser le pays pour ses atouts touristiques fonctionne. Fera-t-elle oublier le scandale du fruit du bananier ? Affaire que le Costa Rica tente d’étouffer, à grand coup de corruption !