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Patrimoine,  Pic Saint-Loup

Quelle est l’origine du nom Pic Saint-Loup ?

La légende des trois ermites

Si vous voulez connaître l’origine du nom du Pic Saint-Loup, lisez ce vieux conte venu du fond des âges. Imaginez à présent la splendeur des grandes salles d’un château languedocien. Aussi, recréez une ambiance du Moyen Âge, devant la cheminée où flambe de belles bûches de chêne. Ajoutez les crépitements des torches dont les flammes feront danser les ombres sur les murailles. Dehors les raffales hurlent. Et maintenant écoutez ce récit qui a voyagé à travers le temps.

Dans le château d’Esparron vivaient une mère, Dame Renaude, et ses trois fils : Loup, Guiral et Clair. Veuve, Dame Renaude devint bientôt souffrante. Et sentant sa fin proche elle réunit ses trois fils.
Elle leur déclara qu’elle se sentirait en paix en quittant la vallée, si l’un d’eux se mariait avant sa mort. Elle leur demanda de faire un choix parmi les châtelaines de la contrée.

Les trois frères étaient si dissemblables ! Loup, l’ainé, était un ardent chevalier au cheveux châtain. Guiral était vigoureux, brun de peau et avait des yeux de jais. Le cadet, Clair, était un jeune-homme aux cheveux blond et aux manières délicates. Cependant, leur cœur fut épris par une seule et même jeune-femme, Irène de Rogues. Noble héritière du comte Arnaud de Rogues, Irène était belle et orpheline. C’était une personne gracieuse, aux grandes qualités de cœur, qui traversait des moments de grands chagrins seule dans son manoir.

Une nuit, Loup se renda secrètement à Rogues pour lui avouer son amour. Très touchée par la déclaration de Loup, Irène demanda à réfléchir quelques jours. Guiral se présenta à son tour, et s’ensuit la visite de Clair. Pendant plusieurs semaines, Loup, Guiral et Clair persuadés d’avoir touchés le cœur d’Irène, lui rendirent de fréquentes visites toutes les nuits de l’été 1095. Alors chacun espérait s’unir secrètement à la Dame de leurs pensées. Fleurs, poèmes, parfums, pierres précieuses, de nombreux cadeaux s’amoncelaient aux pieds d’Irène. Cependant Irène ne pouvait se déterminer à faire un choix. Et promis de donner son cœur à celui qui, au cours de la Croisade,aura su se montrer le plus courageux et le plus vaillant.

Ainsi tous les trois partirent à la guerre. La croisade terminée, les trois chevaliers accumulèrent les plus brillants faits d’armes et se conduisirent en parfait héros.

Irène, hélas, avide de nouvelles, se consummant d’amour, a guetté de longues journées le retour des chevaliers du haut de ses tours. Le temps s’écoule, les années passent, toujours rien.Tant et si bien que sa santé s’en est allée. Elle croyait que sans nouvelles des chevaliers, Loup, Guiral et Clair avaient du périr à la guerre.

Or les trois chevaliers n’étaient pas morts. Lorsqu’ils revinrent enfin, suivis d’une longue file de mulets lourdement chargés de trésors d’Orient, ils sont heureux. La bien-aimée ne guetterait-elle pas à une haute fenêtre pour surveiller la campagne ? Mais en arrivant aux murailles du château de Rogues, un long convoi funèbre s’avançait vers eux. Ô miséricorde ! Les trois hommes s’arrêtèrent pour mettre un genou à terre en découvrant le corps d’Irène.

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Décrire leur désespoir est impossible. Brisés, ils firent le serment d’abandonner tous leur biens, et jurèrent de se retirer du monde. Rien ne pouvait apaiser leur douleur.

Loup prit la parole et dit : « Mes frères, celle que nous aimions a rendu sa belle âme à Dieu. Désormais les richesses de l’univers nous importent peu. Sur ces trois montagnes, qui se profilent autour de nous, nous irons au sommet attendre la fin d’une existence qui n’a plus de sens pour nous. »

 

Avant de se quitter à jamais, ils avaient convenu qu’à chaque anniversaire de la mort d’Irène, ils allumeraient un grand feu pour se saluer.
Loup avait marché jusqu’au château de Montferrant, sur la plus haute crête. Chaque année, ils allumaient un grand feu, que l’on voyait de la plaine et qui signalait leur présence. Une année, il n’y eu plus que deux brasiers. Puis un seul. Puis aucun. Les trois ermites étaient morts.

Et en hommage à leur courage, on appela les pics par leurs prénoms. Celui sur lequel vivait Guiral devint Saint-Gural, il est situé près du Mont Aigoual. Celui sur lequel vivait Clair devint Saint-Clair. C’est à ses pieds qu’est bâtie la ville de Sète. Celui sur lequel vivait Loup est devenu Saint-Loup.

 

Une autre anecdote se prête à la légende

Un pèlerinage se déroulait, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, tous les 19 mars en l’honneur de Saint Joseph. Les pèlerins partaient avec un gros panier de provisions au bras pour agrémenter la fête qui se préparait au sommet.
Sur le chemin, au pied d’une petite croix de fer, à la Croisette, se trouvait un tas de tuiles neuves et chaque pèlerin en prenait une pour remplacer celles de la chapelle qui auraient pu s’abîmer pendant l’hiver.
Après la messe célébrée en plein air, on raconte que les jeunes filles venues frotter le clou doré du crucifix lors du pèlerinage se marieraient l’année suivante…

 

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