SLOW TOURISME

Autant en emporte l’électrique : un vent nouveau chez Volkswagen ?

La voiture électrique est une vraie question concernant la mobilité douce dans le slow tourisme. En effet, si le vélo ou le voilier font évidemment sens pour minimiser l’impact carbone, ces moyens de transports ne peuvent cependant répondre à tous les besoins de déplacements en vacances. Pour ma part, c’est une thématique pour laquelle je me pose de nombreuses questions. Des questions complexes relatives à l’éthique et à la valeur écologique d’un tel produit. La voiture électrique répondra-t-elle aux enjeux du voyage écologique ? Et il n’est pas toujours évident de trouver des réponses ! Frileuse de me prononcer sur ce sujet de réflexion car j’avais besoin de ressources empiriques suffisantes, j’ai eu l’opportunité récente d’être invitée à un essai de l’ID.4 de Volkswagen. Me voilà en route pour faire la connaissance d’un projet dans l’air du temps, le Volkswagen Way to zero.

« C’est dans les utopies d’aujourd’hui que sont les solutions de demain. »

Pierre Rabhi

Quels enjeux pour Volkswagen à l’aube du 21ème siècle ?

Si certains s’indigneront par les projets des constructeurs automobiles visant la production massive de voitures électriques, ils n’hésiteront pas à clamer le greenwashing. Mais la réalité est telle qu’éradiquer la voiture de la planète est une solution vaine. Car en toute sincérité partir à l’aube, en charrette au travail tous les matins, et en comptant plusieurs heures de chemin, semble être une alternative d’ores et déjà caduque. Une vie sans voiture est certes plus compatible avec une vie citadine.

Or, comme de nombreuses industries, l’automobile n’a pas connu que des heures de gloire. Et Volkswagen porte aussi de vieux dossiers bien sombres. Mais si l’eau passe sous les ponts, les esprits mûrissent-ils de leurs erreurs ? En étudiant de près le processus de construction de l’ID.4, Volkswagen semblerait être sur la bonne voie en terme de proposition pour la transition écologique. Avant de nous avancer sur les éventuelles zones auxquelles je resterai sans réponse, analysons de plus près cette ambitieuse volonté d’atteindre une flotte exclusivement conçues de véhicules électriques d’ici 2050.

Voiture thermique et pollution

Même si cela semble irréalisable, je rêve d’un monde sans l’enfer du trafic routier. Alors que je traversais Paris et sa périphérie pour rejoindre mon point de rendez-vous avec Volkswagen, les faits sont là. Une monstruosité de véhicules entassés dans des embouteillages interminables emboucanent sur des kilomètres de routes. Une angoisse irréversible me prend à conscientiser l’impact sur l’environnement. La pollution causée par la voiture thermique tue. Chaque année, 48 000 décès sont enregistrés en France à cause de la pollution aux particules fines. Les échappements des véhicules thermiques sont très problématiques pour la santé publique avec 400 000 morts par an en Europe.

L’avenir routier sera-t-il électrique ?

Lorsque la voiture électrique fonctionne, elle n’émet aucun polluant à l’échappement car il n’y a pas de combustion et de moteur thermique, ni même de pot d’échappement. Cependant, la voiture électrique pollue, à une autre échelle, par l’émission de particules fines liées à l’usure des pneus. À noter aussi, que l’entretien d’un véhicule électrique n’a pas de pièces de moteurs à entretenir ou à renouveler, et il n’a pas besoin également d’huile de moteur. Aussi, les études démontrent qu’une voiture électrique, en considérant également la fabrication de ses batteries, émet jusqu’à 3 fois moins de gaz à effet de serre (GES) et beaucoup moins de polluants atmosphériques que les voitures à moteur thermique. Selon l’Agence internationale de l’énergie, les véhicules électriques seront au nombre de 23 millions en 2030 à sillonner les routes du monde .

Toutefois, une transition vers l’utilisation de véhicules électriques ne peut être pertinente, seulement si le plein d’électricité est entièrement réalisé en énergie verte.

Le recyclage des batteries électriques

Dès lors, la voiture électrique est souvent montrée du doigt à cause de ses batteries polluantes. En effet, la gestion et la fabrication des batteries des voitures électriques sont extrêmement polluantes. Sans oublier la problématique environnementale causée par l’extraction des métaux nécessaires à leur fabrication, si celles-ce ne sont pas recyclables. Pourtant, les technologies ne cessent de progresser dans ce secteur. Et l’industrie du recyclage s’organise. Par exemple, Li-Cycle Corp montre une capacité à donner une seconde vie de 95 % des matériaux présents dans une batterie lithium-ion , contre 50 % en temps normal. De plus, les industries s’améliorent dans la conception des batteries, et les besoins en ressources naturelles ont clairement diminué ces dernières années.

La dimension éthique de la production

Autre conséquence très alarmante, c’est la dimension éthique de la production des batteries. Principalement issues de mines de la République Démocratique du Congo, ces mines exploitent le travail des enfants. Et nous ne pouvons pas tolérer une seule seconde, un développement plus écologique de l’automobile au détriment de la vie des enfants !

La compensation carbone est-elle un leurre ?

Pour celles et ceux qui ont déjà lu mon livre « Voyager sans avion », co-écrit avec Cindy Chapelle aux éditions Plume de Carotte, vous connaissez déjà mon avis sur la compensation carbone. En effet, je reste très sceptique sur l’argument « sauveur » de la compensation carbone, un acte soi-disant vertueux pour l’environnement. Car on ne peut pas entièrement valider la compensation carbone comme un moyen fiable en terme de développement durable. Une thématique plus développée dans notre livre, mais qui se résume en ces quelques points :

  • La compensation carbone réalisée en plantant des arbres n’est pas une solution viable. D’une part, on ne voit jamais l’existence de ces forêts. D’autre part, un arbre doit être âgé d’au moins 10 ans avant de pouvoir régénérer le carbone. Et sans oublier qu’actuellement les menaces d’incendies sur les forêts sont très fortes!
  • La compensation carbone n’est clairement pas une alternative mais inconsciemment, un moyen de se déculpabiliser. Prenons l’exemple d’un voyageur qui prend l’avion quinze fois par an. Et il pense ne pas participer à la pollution en souscrivant à un programme de replantation de forêts. Il pense fortement faire du tourisme durable : mais c’est un leurre ! L’unique solution est de réduire les émissions carbone de toute évidence.
  • Soutenir des projets locaux concrètement engagés dans la réduction des émissions carbone, sont bien plus percutants sur l’environnement que l’acte de compenser. Voici par exemple une entreprise qui agit directement sur la réduction des émissions de carbone.

Le plus grand défi de l’humanité

Voilà aussi un grand défi pour l’histoire de l’automobile, et c’est un défi inévitable. Car nous y voilà, nous y sommes. Dans le mur, au bord du gouffre. Nous y sommes, à la troisième révolution, et nous n’avons pas le choix. Tout le monde a le devoir d’agir maintenant à son échelle.

Volkswagen Way to zero

Volkswagen a décidé d’assumer sa responsabilité pour sa part d’émissions mondiales de carbone depuis les Accords de Paris sur le climat en 2015. Way to zero a pour objectif de réduire les émissions de CO2 d’ici 2050. Donc l’objectif de Volkswagen est de devenir une entreprise au bilan carbone neutre d’ici 2050. Ainsi il n’est vraiment plus raisonnable d’envisager de rouler comme avant. Et c’est tout le sens de Way to zero : aller vers une mobilité zero émission en changeant la façon de concevoir et de produire des véhicules. Afin de réussir son pari, Volkswagen mise une neutralité carbone sur toute la chaine de production. Et les émissions carbone qui ne pourront être évitées seront compensées.

Comment parvenir à la neutralité carbone ?

Donc pour répondre simplement à cette question, nous soulignerons les points essentiels à cet objectif zéro carbone. Il s’agit de minimiser au maximum les émissions de CO2 à la production des véhicules, lors des transports pour les livraisons des voitures, mais aussi tout au long de leur utilisation. En effet, il existe une volonté d’accompagner le client vers l’utilisation d’une source d’énergie verte. Sans quoi la démarche écologique ne serait certainement pas aboutie !

Les lecteurs de cet article ont aussi lu :  Slowtourisme et greenwashing : pourquoi je ne collaborerai plus ?

Pour garantir cet engagement vers la neutralité carbone, Volkswagen coopère avec une série de certifications officielles sur ces démarches. Des labels qui peuvent appuyer une certaine transparence et intégrité de la démarche environnementale. Notamment, nous soulignerons l’engagement éthique « Cobalt for Development » pour le refus d’exploiter le travail des enfants sur les sites miniers. De plus, les sites de production situés en Allemagne sont également branchés à des sources d’énergie verte pour la construction des voitures. Il y a également une volonté de recycler les batteries et de leur apporter une seconde vie. Mais des questions restent encore à se poser sur ces modèles de fabrication. Néanmoins, si tous les arguments avancés en terme d’action pour la neutralité carbone sont respectés, nous ferons déjà un grand pas en terme de transition écologique !

Les informations utiles sur l’électro-mobilité

Ainsi les modèles ID. marquent le début d’une nouvelle ère de mobilité électrique. Il existe plus de détails en ligne pour comprendre tout ce qu’il faut savoir sur l’électro-mobilité. D’ailleurs le gouvernement accompagne les particuliers vers ce changement. Ainsi il existe un crédit d’impôt pour installer une borne de recharge pour véhicule électrique. Vous pouvez bénéficier d’une prime si vous remplacez votre vieux véhicule par un véhicule électrique ou hybride. Quoiqu’il en soit, l’électro-mobilité apporte un certain confort de vie, et le fait de pouvoir recharger sa voiture à son domicile ou au travail est un vrai plus.

Mon expérience avec l’ ID.4 de Volkswagen

Adieu la pollution sonore

Un des aspects direct d’une telle expérience, c’est l’adieu à la pollution sonore ! N’avez-vous jamais ressenti un certain embarras avec votre voiture thermique ? Moi si. C’est si désagréable de traverser des zones naturelles ou rurales en étant bruyant. Importuner lors de mon passage en voiture un hameau paisible, ou explorer un parc naturel en vrombissant au milieu de l’habitat des oiseaux sauvages, m’incommode à chaque fois. La voiture électrique a indéniablement cet avantage de ne pas troubler l’environnement naturel. Et pour cause, alors que je roulais au milieu de la Baie de la Somme, une région classée en Site de France, j’ai pu m’approcher de nuages d’oiseaux sans perturber leur rythme de vie. Puis les chevaux ne s’enfuyaient pas en me voyant arriver près de leur champ, bien au contraire.

La voiture électrique procure sur le plan sonore, un sentiment de sérénité et d’harmonie avec la nature. Ainsi, lorsqu’on circule dans les villes ou les villages, on se sent discret. Dans le respect des riverains, on n’interrompt pas leur calme de vie. Et puis, c’est tellement plus reposant de faire la route dans un habitacle silencieux ! Et si lors de mon passage sous les allées d’arbres le long des routes, je n’émets plus d’émissions de particules polluantes, je suis soulagée. Car le poids la culpabilité s’envole. Polluer à chaque fois que je prends la route avec ma voiture thermique est sincèrement insupportable.

Le voyage slow avec l’ID.4

L’ID.4 de Volkswagen est un modèle familial de 5 places. Il est aménagé avec un grand coffre pour offrir la place nécessaire pour les bagages lors d’un road trip. De plus, le véhicule est suffisamment puissant pour tracter une caravane, une remorque. Ou pourquoi pas votre bateau pour voguer au fil de l’eau ? Un véhicule très confortable, aussi bien à l’intérieur qu’en ce qui concerne la fluidité de la conduite. Aussi, l’option d’affichage « tête haute » augmente ce sentiment de confort sur la route. Un véhicule avec de nombreux atouts pour réaliser des vacances slow.

Le plein électrique : organiser son voyage idéal

Vous vous rappelez du temps où on sortait son gros atlas Michelin sur la table avant de partir en vacances ? Assis autour d’une carte, on pointait du doigt la route des vacances et les étapes où faire des pauses pique-nique. La voiture électrique a ce petit côté vintage ! Afin de ne pas tomber en panne de batterie au fin fond d’une forêt, ou sur un plateau éloigné de toute habitation, on organise en avance les pauses pour faire le plein d’électricité. Car on ne peut pas encore trouver de points de recharge pour faire le plein électrique dans toutes les communes.

La voiture électrique me semble être une option prometteuse en terme de transports pour les vacances écologiques. Mon expérience avec l’ID.4 et ma rencontre avec l’équipe de Volkswagen lors de la conférence de presse, m’a procurée un sentiment positif. C’est avec un regard utopique que je suis revenue de cette expérience. Alors, j’imagine les trafics routiers en véhicules électriques, promesse d’un avenir plus serein pour la santé des populations et le respect de l’environnement. Cependant, je reste très curieuse d’une investigation sur le terrain sur les conditions de production de la voiture électrique, et d’une compréhension plus transparente des certifications ou des labels.

A contrario des collapsologues, j’aspire à un monde plus éco-sensible et à une humanité qui saura faire, à toutes les échelles, qu’elles soient industrielles ou artisanales, les bons choix en terme de transition écologique. Espérons que dans cette guerre contre la pollution, nous ne trouverons que des solutions pérennes. Et dans ce dernier virage, les grandes industries n’ont plus le droit à l’erreur. Je garde en tête ces mots de Malraux : « le 21ème siècle sera spirituel, ou ne sera pas ».

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